Pour rendre plus forts ses disciples et les moines, il leur enseigna une méthode primitive de combat à mains nues, qu’il avait inventée en Inde.
Maître FUNAKOSHI était un homme d’une force extraordinaire, il a véritablement introduit le karaté traditionnel aujourd’hui souvent décrit comme le « Zen en mouvement » à travers le monde.
Il fut celui qui changea le caractère « Kara [1] » qui signifie chinois, pour le caractère qui, lu exactement à l’identique, signifie de façon totalement différente « Vide » (le vide étant la philosophie centrale du Bouddhisme).
Il fut celui qui devint le cœur de la JKA , celui autour de qui, il y a plus de cinquante ans, l’organisation fut créée et organisée. Et c’est à travers son esprit et son enseignement que la JKA est restée authentique.
La JKA est le gardien de la plus haute tradition du karaté, l’enseignement de l’art martial dans sa forme la plus pure. Il existe des centaines d’écoles de karaté au Japon et dans le monde, mais aucune n’est comme la JKA. Aucune n’enseigne le karaté tout à fait dans la même voie.
Quatre différentes approches du Karaté
En observant les différentes écoles dans lesquelles vous pouvez aller pour étudier l’art du karaté aujourd’hui, vous comprendrez ce que nous voulons dire par quatre différentes voies.
La première approche est une sorte de gymnastique corporelle, comme un simple programme de renforcement musculaire et d’entraînement du corps.
La seconde approche est un « sport » ou un jeu, où vous portez des gants type « boxe » et souvent un casque protecteur, et où la victoire est obtenue par l’addition de points accordés par des règles sportives. Mais les règles peuvent changer, dépendant notamment des sponsors du tournoi. Aussi pour continuer à gagner vous devez apprendre de nouvelles règles et de nouvelles techniques.
La troisième approche est une sorte de sport de combat-contact utilisant des gants et quelques fois d’autres protections. Cette approche revêt plutôt la forme d’un spectacle populaire sanglant, comme la boxe Thaï, le K1 ou le Pride.
Enfin, la quatrième approche est un art martial, ou Budo (voie martiale) ; en d’autres termes c’est une voie de vie. C’est la voie de la JKA.
Le Karaté JKA est Bushido
Bien que le Karaté JKA soit une forme raffinée du karaté Shotokan, le karaté perfectionné par le grand maître FUNAKOSHI a un sens profond : le Bushido. C’est le karaté basé sur la « voie », et modelé par l’esprit des arts guerriers des anciens samouraïs.
Dans ce karaté, le but ultime n’est pas de devenir un jour un champion olympique mais de développer la capacité de chacun à mettre hors d’état de nuire un adversaire, sur une technique de poing ou de pied.
Pour atteindre ce but, les pratiquants doivent s’astreindre à s’entraîner dans l’inséparable « trinité » : kihon, kata et kumite.
A travers cette pratique, la progression inévitable est la force, l’esprit et la discipline. Eventuellement, les pratiquants deviendront de formidables combattants. Mais il devront d’abord apprendre la patience, la compassion la loyauté, l’indépendance, la déférence et l’intégrité.
Les règles de combat en JKA sont simples et naturelles
La JKA impose seulement le minimum de restrictions afin de préserver l’intégrité physique des combattants. Nous ne portons ni gants, ni protections en kumite. Il n’y a pas de catégories de poids comme en boxe. Il n’y a pas de calcul ni d’additions de points.
La seule chose qui compte c’est que les juges décident que vous : grand ou petit, lourd ou léger, fort ou frêle, avez battu votre adversaire en ayant délivré une attaque décisive avec vos poings ou vos pieds sur une partie vitale de son corps.
La JKA a créé ces règles de combat, les premières dans le monde du karaté, en 1959, à l’occasion du premier championnat du Japon.
Depuis ce temps, elles n’ont jamais changé, dans quelque domaine que ce soit. Il n’y a pas de changement envisageable. Ces règles sont simples et naturelles et elles sont claires : gagner ou perdre sur la première attaque décisive (sans bien sûr blesser votre adversaire).
Après la seconde guerre mondiale
La JKA a été créée immédiatement après la seconde guerre mondiale, en 1949, avec Gichin FUNAKOSHI, le fondateur de l’école de karaté Shotokan, comme Chef Instructeur. La JKA fut instaurée en tant qu’organisation qui proposait d’entraîner les maîtres du karaté traditionnel afin d’enseigner un mode de vie. Elle ne fut pas créée pour organiser uniquement des combats.
En 1957, la JKA fut reconnu par le Ministère japonais de l’éducation, comme la seule organisation publique de karaté avec un statut légal reconnu d’utilité publique. Aujourd’hui, la JKA est reconnue dans le monde entier. Nous sommes comparés au Kodokan, le centre mondial du Judo. Nous avons notre propre quartier général dans un building de quatre étages (dont nous sommes propriétaires) situé au centre de Tokyo, avec une surface de plus de 1 500 mètres carrés.
Nous avons à plein temps un staff de dix huit gradés, des instructeurs professionnels très bien payés, et trois internes, sous la direction du Chef Instructeur, régulièrement élu, Motokuni SUGIURA.
Propagation du Kokufu-Bunka
Notre but- la cible de tout ce que nous entreprenons - est de propager à travers le monde « kokufu-bunka-karate », le karaté basé sur l’ancienne tradition du Bushido japonais.
C’est la forme la plus pure du karaté, la plus haute tradition de l’art, notre volonté est de l’enseigner à des hommes et à des femmes, à travers une volonté profonde et une discipline constante. C’est également notre volonté de promouvoir l’éducation des jeunes, aussi bien mentalement que physiquement, à travers l’enseignement de notre art.
Finalement, nous voulons montrer que la pratique du karaté traditionnel, avec ouverture, est bienvenue au milieu de la complexité de notre monde moderne, et qu’il y a de la place pour tous de façon générale, sans distinction de race, de sexe, de statut social, de nationalité ou de profession.
Pour finir, je souhaite, au nom de nous tous à la JKA , mes meilleurs vœux pour l’avenir à tous les « vrais » karate-ka.
[1]Kara : terme qui se rapporte spécifiquement à la dynastie TANG (617-908 après J.C) était jusqu’aux premières décennies du 20ième siècle le nom utilisé au Japon pour désigner la Chine.